L’auteur romain, Pline l’Ancien, notait dans l’Antiquité : « Il y a toujours quelque chose de nouveau qui nous vient d’Afrique ». Et alors que nous regardons vers l’avenir, tout ce qui concerne l’Afrique est fascinant. C’est un continent qui se renouvelle, se développe, grandit et innove – plus vite que tout autre.
La population de l’Afrique s’élève actuellement à 1,4 milliard de personnes. À son taux de fécondité actuel, d’ici 2050, sa population devrait presque doubler, pour atteindre 2,5 milliards, et représenter un quart de la population mondiale. D’ici la fin du siècle, l’Afrique comptera 3,9 milliards de personnes, soit 40 % de la population mondiale ; mais plus important encore, les enfants africains représenteront environ la moitié de la population mondiale de moins de 15 ans. De plus, d’ici 2050, environ un milliard de personnes supplémentaires migreront des zones rurales vers les zones urbaines dans le cadre de l’un des plus grands processus d’urbanisation dans l’histoire du monde.
Il y a une tendance indéniable à s’inquiéter de l’avenir de l’Afrique. Et ceux qui voient le verre à moitié vide souligneront immédiatement les lacunes existantes en matière d’éducation, d’emplois et d’opportunités personnelles, conduisant à l’extrême pauvreté, à la faim et à un avenir sombre. Ces sceptiques se demandent également comment l’offre pourra répondre aux besoins futurs de cette formidable croissance.
La réponse est étonnamment simple et facile à négliger. L’histoire nous apprend que les régions où la plupart des gens sont en âge de travailler sont les meilleurs endroits pour investir. Les investissements sont cruciaux pour garantir que le rythme de la croissance démographique ne compromette pas les efforts visant à éradiquer la pauvreté.
Les investissements dans la sécurité alimentaire, l’eau, l’énergie, la santé, le logement, l’éducation, la création d’emplois, les infrastructures, l’urbanisation et la technologie sont essentiels pour garantir que l’Afrique tire les mêmes avantages économiques de son évolution démographique que d’autres régions par le passé.
Nous ne sommes pas assez naïfs pour ignorer l’immense ampleur du défi. Le continent n’atteindra probablement pas l’objectif de pauvreté fixé par les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, car environ un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. En 2015, le taux d’extrême pauvreté en Afrique d’environ 35,5 % était 6,8 fois supérieur à la moyenne du reste du monde.
Alors, quelles sont les solutions possibles pour faire avancer l’Afrique vers la prospérité ?
Les produits de première nécessité doivent être mis à disposition et les gouvernements doivent hiérarchiser leurs investissements en fonction de leur impact, qui est désormais plus facile à mesurer. L’accent doit être mis sur des projets qui ont une valeur sociale et économique claire et qui stimuleront la croissance économique, ce qui, en fin de compte, fera avancer l’aiguille en termes de prospérité et de stabilité sociale.
Dans le même temps, l’innovation doit être au cœur de chaque projet planifié et exécuté. Exploiter l’innovation est crucial, car l’Afrique manque de ressources humaines qualifiées suffisantes. Par exemple, en raison de la croissance démographique et de l’urbanisation, les gouvernements doivent investir dans la construction d’écoles, de cliniques et d’hôpitaux supplémentaires. Pour maximiser la valeur de ces projets, la construction de ces installations doit s’accompagner d’une formation supplémentaire d’enseignants, d’infirmières et de médecins qualifiés. Cela prend du temps, de l’argent et des efforts considérables.
Dans l’exemple ci-dessus, l’innovation peut aider à combler la pénurie de ces ressources rares en déployant des technologies de pointe en matière de télémédecine, d’apprentissage en ligne et de systèmes d’information et de gestion qui peuvent offrir des rendements rapides et solides.
Il y a lieu d’être optimiste, car l’Afrique a fait des bonds en avant dans le passé en matière de technologie des télécommunications, lorsque l’ensemble du continent a mis en place des réseaux cellulaires, sautant complètement les coûteux réseaux fixes.
Il est possible de sauter une génération technologique dans tous les secteurs critiques nécessaires pour répondre aux besoins croissants. L’utilisation de technologies avancées pour l’irrigation intelligente, les machines, la fertilisation avancée, les nouvelles méthodologies de production alimentaire, de récolte et de stockage peuvent permettre de doubler la production alimentaire tout en protégeant les ressources naturelles telles que les forêts. Le dessalement, la réparation avancée des fuites des conduites d’eau et la gestion des eaux usées peuvent réduire les pénuries d’eau et améliorer la qualité. L’énergie verte peut augmenter la capacité et aider à sauver la planète. La qualité de l’apprentissage peut être renforcée grâce à des outils technologiques pour la formation des enseignants et l’amélioration des méthodologies d’enseignement pour les étudiants dans les zones rurales et urbaines.
Enfin, des investissements doivent être faits dans les emplois bien rémunérés. La jeunesse africaine doit pouvoir jouir d’un avenir meilleur. Des académies et des centres de formation professionnelle pour la reconversion et le perfectionnement doivent être créés, car les rendements seront mesurables.
Je voudrais partager un point de vue personnel. J’ai grandi en Israël. Un pays qui était connu pour exporter des produits agricoles identifiés avec les célèbres marques “Jaffa” et “Made in Israel”. Aujourd’hui, Israël est principalement connu sous le nom de “Startup Nation”. L’innovation est rapidement devenue partie intégrante de la culture.
Le gouvernement a offert des incitations spéciales aux entreprises et aux étudiants qui étudient les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. Le secteur privé a fait des investissements et la croissance économique a rapidement suivi. Poussé par l’innovation et la technologie, le pays s’est transformé et des milliers d’entreprises développent des technologies qui façonnent l’avenir dans de nombreux secteurs, dont beaucoup sont nécessaires en Afrique. En 2022, le PIB par habitant en Israël a atteint 55 000 dollars, ce qui était totalement inimaginable il y a quelques décennies à peine.
L’Afrique montre des signes encourageants d’engagement sur sa propre voie d’innovation, garantissant que “quelque chose de nouveau” et d’excitant continuera à émerger du continent avec la population la plus jeune du monde. Nous sommes impatients de faire partie de cet incroyable voyage avec les peuples d’Afrique.
Publié dans AfricaBusiness et Zawya
Pour plus d’informations, contactez-nous à: mitrelli.communications@mitrelli.com
